Touki Montréal a vu : « The Woman King », Viola Davis crève l’écran en cheffe guerrière du royaume de Dahomey 

Le film The Woman King (La femme roi en version québécoise) a été l’un des succès surprises de cet automne dans les salles obscures. Lors de son premier week-end aux États-Unis, en septembre, le long-métrage a engrangé près de 20 millions $ de recette, surpassant les attentes.

Mené par une Viola Davis en très grande forme, entourée d’une distribution presque entièrement formée de femmes noires et badass, le film de la réalisatrice Gina Prince-Bythewood (Love & Basketball) casse littéralement la baraque. On vous dit pourquoi.

The Woman King, ça raconte quoi ?

Le film relate l’histoire des Agojie, une armée formée exclusivement de femmes dont le rôle est de protéger le royaume du Dahomey (situé dans le sud de l’actuel Bénin, en Afrique de l’Ouest). L’action se déroule en 1823, alors que la traite négrière par les Européens bat son plein sur le continent africain.

Dans le film, Viola Davis campe le rôle de Nanisca, la générale des Agojie. En plus de protéger le royaume, elle forme les futures guerrières Agojie qui viendront gonfler ses rangs. C’est sans oublier le conflit qui se profile avec les puissants Oyo, un autre empire de l’Afrique de l’Ouest ayant des liens très étroits avec les Occidentaux pour la vente des esclaves. 

Viola Davis crève l’écran

Pour ne pas déroger à son habitude, Viola Davis (How to get away with murder, Ma Rainey’s Black Bottom, Fences) crève l’écran dans le rôle de Nanisca. Déterminée, redoutable, forte…

Ce rôle était taillé sur mesure pour celle qui a été la féroce et complexe avocate Annalise Keating dans How to get away with murder. Il fallait le charisme et les épaules pour porter ce film. Et Viola Davis réussit à le faire. Haut la main. La star (ou plutôt la reine) du film, c’est elle, sans conteste. Ça sent une nouvelle nomination aux Oscars l’année prochaine… 

Des femmes noires badass 

Viola Davis est entourée d’une excellente distribution de femmes noires qui prennent leur rôle de guerrière Agojie très au sérieux. Lashana Lynch (No Time to Die) est très convaincante en Izogie, la guerrière qui n’a pas froid aux yeux.

Amenza, jouée par l’excellente Sheila Atim, est la fidèle alliée et confidente de Nanisca.

Alors que la jeune sud-africaine Thuso Mbedu (The Underground Railroad) est la révélation du film en jouant à la téméraire et très déterminée Nawi, dont le rôle est bien plus important qu’on ne pourrait le croire (on ne divulgâche pas, promis).

De l’action à revendre

The Woman King est un film d’action à grand déploiement. Les scènes de combat (bien que très violentes) sont à couper le souffle. Il y a de la sueur et beaucoup de sang.

Les combats rapprochés sont bluffants de réalisme. Les décors, les costumes… Tout est très réussi. Et voir ces personnages de femmes noires fortes, combatives, déterminées et complexes dans un contexte de traite négrière a quelque chose de très fort.

On casse le cliché de l’Africain esclave. Le Dahomey était un royaume prospère. Ils étaient des guerriers, des rois… Oui, mais…

Des critiques sur un « révisionnisme » de l’histoire

Depuis la sortie du film, de nombreux critiques ont pointé une certaine falsification (certains parlent même de révisionnisme) de l’histoire, car le royaume du Dahomey a été prospère grâce au commerce des esclaves.

Et les guerrières Agojie auraient joué un rôle important dans la traite négrière, aidant le roi à vendre les leurs aux Européens. Des faits qui sont occultés dans le film, ou presque.

On y fait rapidement référence, mais la générale Nanisca se positionne contre la traite négrière lors d’une discussion avec le roi d’alors, Ghezo (John Boyega en grande forme et tout en finesse). 

Basée sur des faits réels, mais…

Face aux critiques sur le « révisionnisme » historique, la réalisatrice Gina Prince-Bythewood rapporte dans le Los Angeles Times qu’elle ne pense pas « que la vérité ait été modifiée ».

« Ce qu’on voulait montrer, c’est l’authenticité de ces femmes et de la société dans laquelle elles vivaient. » Malgré ces critiques, il ne faut pas perdre de vue que The Woman King est une fiction qui relate des faits réels, tout en gardant en tête qu’à Hollywood, la mention « histoire basée sur des faits réels » ne signifie pas grand-chose. Mis à part le roi Ghezo, tous les autres personnages sont fictifs.

Notre avis

The Woman King n’est pas un documentaire, mais un film sacrément efficace qui mélange action et faits historiques, tout en ne négligeant pas ses personnages féminins complexes et totalement badass. On a eu un petit feeling à la Black Panther. Franchement, on a adoré.

Notre note : 9 / 10

The Woman King (La femme roi), est toujours à l’affiche au cinéma

Pour ceux qui veulent connaître la vraie histoire 

L’actrice Lupita Nyong’o a réalisé un fabuleux documentaire sur l’histoire des Agojie : Warrior Women with Lupita Nyong’o, disponible sur le site de CBC (en anglais).

Il est à noter que l’armée des guerrières Agojie a inspiré les guerrières Dora Milaje dans l’univers du film Black Panther, dans lequel Lupita Nyong’o a joué. Dans ce documentaire, l’actrice oscarisée parcourt le Bénin, pour en connaître davantage sur les Agojie, que les Occidentaux ont surnommé les amazones du Dahomey.

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