Le Passé du réalisateur iranien Asghar Farhadi

À l’affiche au Québec à partir du 31 janvier, Le Passé du réalisateur iranien Asghar Farhadi a été projeté en avant-première lors de la cérémonie d’ouverture du festival du film français Cinemania, en novembre.

Le-Passe-2Récipiendaire du  Prix du  Jury Œcuménique  au  Festival de Cannes 2013, Le Passé narre deux histoires d’amour douloureusement impossibles.

La première implique Marie et son ex-mari Ahmad (interprété par Ali Mosaffa), venu exprès de Téhéran pour signer les papiers du  divorce après quatre ans d’absence.

Marie est interprétée par l’actrice Bérénice Béjo, qui a été récompensée par le jury de Cannes pour son interprétation.

La seconde implique Marie  et son nouveau fiancé Samir  (interprété par Tahar Rahim), gérant d’une blanchisserie, se remettant péniblement de la tentative de suicide de sa femme Céline plongée dans le coma.

Le-Passe-4Se débattant tant bien que mal avec une première histoire d’amour morte, dépossédée d’un présent, et une seconde relation sans véritable futur, Marie doit par la même occasion faire face au mal-être anxiogène de sa fille aînée, Lucie, dont les fugues et les crises viennent fissurer ses projets de renouveau et de vie de couple idyllique.

Tout au long des  deux heures et dix minutes du  film, le réalisateur iranien filme le combat incessant de quatre personnages pris dans le guet-apens de leurs sentiments respectifs et des évènements révolus aux  conséquences complexes et désastreuses : la culpabilité d’une relation adultère qui peine à s’assumer, la souffrance et la tristesse d’un long divorce au  deuil manqué, l’incompréhension et la colère face à un suicide.

Le-Passe-1Chacun de son côté mène une investigation laborieuse sur la vie de l’autre, pénétrant alors dans ses propres failles et ses propres interrogations.

Lucie, tout comme sa mère, tout  comme Ahmad et Samir, esquive les vraies questions et par conséquent les réels problèmes, ne voulant affronter la réalité et la douleur du passé, se construisant son propre château de sable à la veille d’une tempête prévisible.

Malgré une réalisation et une mise en scène assez monotone, répétitive et sans véritable imagination –  si ce n’est quelques plans jouant avec les miroirs et les reflets, manifestant l’absence latente d’un protagoniste à un moment présent  –  Asghar  Farhadi  parvient à plonger son spectateur dans les méandres des  emotional phantom limb  pain  [les émotions-fantômes ressenties bien après l’évènement qui les ont suscitées] de ses personnages et dans les rouages de l’indigestion de ces mêmes émotions.

 

 

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