Nneka a propagé sa musique « thérapeutique » au Cabaret du Mile-End

Plus de 400 personnes étaient réunies au Cabaret du Mile-End pour le concert de la chanteuse germano-nigériane Nneka Egbuna alias Nneka, ce samedi 24 mars, à Montréal. Présenté par Greenland, Evenko et Nuits d’Afrique, le concert s’est joué à guichets fermés.

Les lumières étaient tamisées dans le cabaret de l’Avenue Du Parc lorsque Nneka est monté sur scène avec ses quatre musiciens jouant les premières notes jazzy de The Uncomfortable Truth, extrait de son premier album Victim Of Truth (2005).

Aussitôt qu’elle a commencé à chanter, Nneka a fermé les yeux et a créé une intimité avec son public. Ce sont les tripes qui ont parlé.

« Je viens de très loin pour partager avec vous mes histoires, mes expériences, mes doutes, mes peurs et tout le reste, a-t-elle confié. Je sais que beaucoup d’entre vous ce soir s’identifient à mes chansons. »

L’auteure-compositrice, qui chantait pour la première fois à Montréal, a interprété l’entêtant et groovy Shining Star, extrait du plus récent album Soul is Heavy, sorti en septembre 2011. Elle a enchainé avec You Used To Shine.

Naturelle à 100 %, la jeune femme s’était fait remarquer en 2004 alors qu’elle faisait la première partie de Sean Paul. Depuis, elle a sorti cinq albums, tous produit par DJ Farhot producteur, entre autres, du dernier album de Selah Sue.

Outre sa voix à la fois suave et douce, ce qui a sauté aux yeux des Montréalais dès que Nneka a pris la parole, c’était son authenticité désarmante. Dans la foulée des Tiken Jah Fakoly et autres artistes reggae militant pour la cause africaine, la jeune nigériane d’origine est pleinement engagée.

« Wake Up World ! Wake up Canada! Open your eyes! » a crié Nneka, qui signifie « mère suprême » en igbo, avant d’entamer une impressionnante performance vocale sur Lucifer suivi de V.I.P (Vagabonds in Power).

Poing levé, propos revendicateurs, changement de ton, Nneka a également fait référence à la corruption au Nigeria et au mouvement Occupy Nigeria (#OccupyNigeria sur Twitter). Il aura fallu peu de temps à la jeune femme pour faire reprendre en chœur le fameux « vagabond in powa oh » qu’elle fait chanter au public à chacun de ses concerts.

Vidéo de Nneka sur Occupy Nigeria

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Aussi à l’aise en spoken word qu’en modulations vocales, elle a interprété en douceur Do You Love Me Now et avec dynamisme Suffri (Concrete Jungle, 2010). Le spectacle a atteint son paroxysme lorsque Nneka a chanté Heartbeat (No Longer At Ease, 2008), probablement le morceau le plus connu du grand public.

Nneka est une artiste d’exception à la musicalité éclectique, colorée, universelle. Elle assume son style aux multiples facettes (soul, reggae, riffs de cuivres, hip-hop, afrobeat, funk, pop et rock) car elle fait de la musique « thérapeutique » selon ses dires et pour conscientiser le maximum de personnes aux problèmes en Afrique.

Souvent comparée à Lauryn Hill par plusieurs journalistes, elle fait partie de cette nouvelle génération d’artistes aux racines nigérianes et au timbre de voix si particulier. Citons Ayo ou Asa, qui ont notamment succédé à Keziah Jones, ou encore aux héritiers Fela et Femi du clan Kuti.

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