Mulatu Astatke, une légende égale à elle-même

Pour son grand retour à Montréal, le père de l’éthiojazz, Mulatu Astatke, est resté égal à lui même, comblant la foule de connaisseurs qui s’étaient réunis au Théatre Corona, le 16 mai. Nous y étions.

À 75 balais, le parrain de l’éthio-jazz n’a rien perdu de sa superbe. Il l’a encore prouvé une nouvelle fois dans le théâtre mi-intimiste-mi-imposant, érigé en 1912 en plein coeur du quartier Petite-Bourgogne, à Montréal.

Accompagné de sept musiciens, le natif de Jimma en Éthiopie (1943) a distillé avec passion ses rythmes fusions aux confins du RNB, du soul, mais aussi du jazz et inévitablement du traditionnel éthiopien.

S’il est percussionniste à la base, Mulatu joue aussi du vibraphone et des congas et il s’est fait un nom en fusionnant jazz, ambiance latine et sonorité éthiopienne. C’est avec le film Broken Flowers de Jim Jarmusch, paru en 2005, que sa notoriété a pris de l’ampleur.

À Montréal, on a eu forcément droit à la pièce Yakermew Sew, extrait du film et les fans ont pu assouvir leur désir dans cette salle presqu’à capacité maximale, qui ne se désemplissait pas (au contraire!), près d’une heure après le lancement des hostilités.

Sur scène, le principal intéressé savourait ce moment de communion avec son public, lançant de temps à autre des « Thank you so much ».

Les musiciens qui l’accompagnaient n’étaient pas moins exaltés: Panagiotis Andreou, Jason Lindner, Marcus Gilmore, Christian Pepin, Adam O’Farrill, James Arben et Tim Angulo.

Quant au public, il n’a pas boudé son plaisir, tantôt criant, parfois applaudissant et souvent se dandinant quand il ne dansait pas.

Après Montréal, le virtuose et ses…virtuoses s’envolaient pour New York pour deux dates. Avant l’étape montréalaise, ils avaient aussi été bien accueillis à Toronto ainsi qu’à Chicago ou à chaque fois, le bonheur de voir en vrai un spectacle de Mulatu Astatke était souligné.

La première fois qu’il s’est produit dans la métropole, c’était il y a cinq ans, naturellement au Festival de jazz. C’était en marge de la sortie de son album Sketches of Ethiopia (paru chez Jazz Village). Son plus récent album remonte à 2017. C’était Mulatu of Ethiopia, une réédition de 1972.

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